ANDRÉE APPERCELLE
Matières jetées, fondues comme autant d’appels aux éléments vitaux, un long cheminement démontre que Claudie est un poète, que la peinture, pour elle, c’est écrire en couleurs. Grandes coulées violentes, désir d’exister dans la passion de l’instant et de la durée.
BERNARD VARGAFTIG
Il y a chez Claudie Sikirdji, comme une prairie, avec des chiens derrière son oeil.
Ou derrière quelque chose qu’il faut bien appeler « l’ailleurs ».
Les pierres qui coulent… Ce qui nous déchire jusqu’à la gorge. Rien.
Comme on pose un couteau sur l’absence. Férocité et stupeur. Ce qui s’éloigne.
CHARLES DOBZINSKI
Découvrir l’oeuvre peinte de Claudie Sikirdji, c’est éprouver le choc d’un univers qui deviendrait soudain visible et franchirait d’un seul bond les étapes de sa genèse. Voici que sous nos yeux la toile est cet enfantement. Elle n’est plus uniquement la surface immobile où se combinent les empreintes de nos identités englouties, de nos doubles et de nos rêves, mais aussi la pierre fossile où ressurgit notre passé, le sulfure où demeure en suspens, depuis des siècles, notre imaginaire. Elle irradie comme une étoile arrachée à sa propre nuit. Elle est matière en mouvement qui se transforme à chaque instant en énergie de formes, de couleurs et d’émotions puisées au plus profond de l’être. La terre que l’artiste porte en soi ne devient pas le miroir qu’il traverse, mais une autre dimension qu’il maîtrise et modèle.
GABRIEL COUSIN
Claudie Sikirdji entre dans la cité avec sa vision d’ailleurs. Où nous ne pouvons pas aller. Elle voit de somptueux panneaux, terribles et beaux comme une étrange musique au long des rues.
Peinture intérieure et grave de non-représentation. Peinture de méditation. Le contraire d’un spectacle. Mais signe approche d’un spectre venant annoncer l’autre face cachée de la vie.
Spectre comme dispersion et réfraction de la lumière annonçant couleurs et mystères de la matière.
JEAN MARCENAC
Ce qui nous arrête, nous appelle.
Pour le vrai peintre, le regard, au lieu de buter sur la chose, s’ingénie et va au-delà.
MICHELE GANEM GUMPEL
J’ai lu l’histoire de l’homme
cloué à la forge du Temps
récit de séïsmes bleus
les veines mauves de la terre
errent à la lisière
de socles sonores comme des grenades
terre de sienne à la terre de l’homme
SUZY MOREL
Bouillonnement, jaillissement au ralenti.
Affleure ce qui était enfoui, obscur, brûlant.
Enfantement difficile, éclatant. Peur jugulée.
La lave du temps s’épaissit.